Le Japon attire chaque année des millions de voyageurs fascinés par sa culture, sa gastronomie et son raffinement. Pourtant, beaucoup hésitent à franchir le pas, redoutant la fameuse “barrière de la langue”. En réalité, voyager au Japon sans parler japonais n’est pas un frein insurmontable : en effet, avec quelques préparations et bons réflexes, tu peux vivre une aventure riche, fluide et mémorable dans l’archipel nippon.
Pourquoi on pense qu’on a besoin du japonais et pourquoi ce n’est pas vrai
Bien sûr, l’idée de se rendre au Japon sans maîtriser la langue peut paraître intimidante. Beaucoup redoutent les situations simples : commander un repas, acheter un billet de train ou demander son chemin. Pourtant, cette appréhension est largement exagérée.
Dans les grandes villes comme Tokyo, Kyoto, Osaka ou Fukuoka, tout est pensé pour accueillir les visiteurs étrangers. Les panneaux dans les transports sont systématiquement traduits en anglais. Les bornes automatiques dans les gares, les restaurants et les hôtels proposent presque toujours un menu multilingue. Même dans les kombini, les supérettes japonaises ouvertes 24h/24, les employés savent souvent prononcer quelques mots d’anglais fonctionnels.
Mais ce n’est pas tout : la technologie a rendu la communication plus fluide que jamais. Les applications de traduction instantanée, la reconnaissance vocale et les menus illustrés par des photos rendent l’expérience intuitive, même sans comprendre un seul kanji. Et surtout, les Japonais ont une culture de l’accueil profondément ancrée. Ils feront souvent l’impossible pour t’aider, même si la conversation se transforme en jeu de mime.
En réalité, la clé n’est pas de parler parfaitement japonais, mais de montrer une attitude respectueuse et curieuse. Un sourire, un salut, un “arigatō” sincère ouvrent bien plus de portes qu’un vocabulaire parfait. Voyager sans parler japonais devient alors un apprentissage sensoriel : on observe, on écoute, on devine, et on découvre un Japon authentique, bien au-delà des mots.
Bien se préparer avant le départ
Apprendre quelques phrases « survie »
Même si ce n’est pas obligatoire, connaître trois à cinq expressions suffisent pour transformer tes interactions.
Voici quelques indispensables :
- Sumimasen (すみません) Excusez-moi / pardon
- Arigatō gozaimasu (ありがとうございます) Merci beaucoup
- Kore o kudasai (これをください) Je voudrais cela, s’il vous plaît
- Eigo ga wakarimasu ka ? (英語が分かりますか?) Parlez-vous anglais ?
- Doko desu ka ? (どこですか?) Où est… ?
Même prononcées avec un accent approximatif, ces phrases ouvrent des sourires et des portes. Les Japonais apprécient toujours un effort, même minime, pour s’adapter à leur culture.
Télécharger les bons outils numériques
Ton téléphone est ton passeport linguistique. Voici les applications incontournables :
- Google Translate : indispensable. Sa fonction “caméra” traduit instantanément les menus, panneaux ou tickets.
- NAVITIME for Japan Travel : un GPS culturel ultra précis qui calcule les itinéraires en transports publics.
- Japan Official Travel App (de l’office du tourisme) : pour vérifier les horaires, les événements et les alertes locales.
- Maps.me ou Google Maps hors ligne : pratiques pour les zones rurales sans Wi-Fi.
- LINE Translate : utile si tu échanges avec des Japonais par message.
Prends aussi une eSIM japonaise ou un pocket Wi-Fi : rester connecté est essentiel, surtout dans les campagnes où les panneaux anglais se font plus rares.
Réserver certains éléments à l’avance
Réserver hôtels, transferts, ou billets de train en amont te permet de limiter les moments où tu dois improviser un dialogue complexe.
Réserve à l’avance :
- Ton hébergement, surtout si tu veux une auberge traditionnelle (ryokan) ou un hôtel capsule.
- Tes billets de train longue distance (via le Japan Rail Pass).
- Tes visites ou expériences populaires, comme le musée Ghibli, les onsen ou les temples de Kyoto.
Avant ton départ, imprime ou sauvegarde les adresses écrites en japonais. Montrer la fiche à un chauffeur de taxi ou à un employé est souvent plus efficace qu’une explication en anglais.
Sur place : se débrouiller de façon fluide
Les transports
Les quatre grandes villes disposent d’une signalétique bilingue, ce qui simplifie l’usage des trains et des métros.
Il est recommandé d’utiliser une carte prépayée comme Suica ou Pasmo. Elle permet de passer les portillons automatiquement, sans acheter de ticket à chaque fois.
Par ailleurs, pour les trajets plus complexes (bus ruraux, petits arrêts), il faudra parfois s’armer de patience et d’un peu de débrouille.
Manger, boire, se restaurer
Que ce soit un izakaya, un comptoir de ramen ou un marché de spécialités, les options sont nombreuses même si tu ne parles pas japonais. Beaucoup de restaurants affichent des photos, des modèles plastiques (sampuru) ou une version anglaise du menu.
Dans les chaînes de ramen ou de curry, les bornes automatiques permettent de commander via des photos. Il suffit d’insérer ton billet, de sélectionner ton plat et de remettre le ticket au comptoir. Facile et ludique.
Si tu as des allergies ou restrictions alimentaires, imprime ou fais traduire par ton hôtel la phrase correspondante en japonais. Cela évite des erreurs.
Enfin, garde toujours un peu de cash (yen) sur toi. Certains petits restaurants ne prennent pas la carte, surtout hors des zones touristiques.
Communiquer et interagir
Même si la majorité des Japonais ne parle pas couramment anglais, l’accueil reste excellent. Beaucoup feront un effort pour t’aider, surtout si tu facilites la compréhension : parle lentement, utilise des mots simples et évite les phrases trop longues.
N’hésite pas à appuyer ton propos par des gestes, des photos ou des captures d’écran, ces petits détails rendent la communication étonnamment efficace.
Si tu cherches une aide plus précise, les centres d’information touristique sont de véritables alliés : le personnel y parle anglais, distribue plans et brochures, et certains proposent même un service d’interprétation en ligne via tablette.
Astuces bonus pour aller plus loin
- Explorer hors des sentiers battus : si tu t’aventures dans des zones rurales ou moins touristiques, la signalétique en anglais peut être plus rare ; là, le téléphone, les cartes, et la préparation font la différence.
- Laisser une marge d’erreur dans ton planning : prévoir un peu de temps supplémentaire te permet de ne pas stresser en cas de confusion.
- Respecte les coutumes locales : se déchausser à l’entrée, parler doucement, faire la queue avec calme. Ces gestes parlent pour toi.
- Profiter de l’expérience visuelle et sensorielle : au Japon, beaucoup se passe au-delà des mots : l’ambiance, les trains, les temples, la nourriture. Une écoute active, un regard curieux suffisent souvent.
Conclusion
Voyager au Japon sans parler japonais ? Absolument faisable et souvent plus simple qu’on l’imagine. Grâce au bon mix de préparation, d’outils, de respect et de curiosité, tu peux te concentrer sur l’essentiel : la beauté des lieux, la vivacité des cultures, la douceur du moment présent.







